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Les partenariats durables

Le partenariat peut être défini comme « une relation construite par divers acteurs unis par une motivation et une vision communes et ayant pour but de planifier et réaliser ensemble des activités de coopération selon des objectifs clairement définis et acceptés » (C. Naiaretti et al., 2010). Dans le monde de la coopération au développement les partenariats peuvent recouvrir différentes réalités et concerner de nombreux acteurs (ONG du Sud ou du Nord, organismes publics, bailleurs de fonds, services de l’Etat, d’une région ou encore d’une commune du Nord ou du Sud). 

Si elle veut être efficace, la coopération au développement se doit de capitaliser sur de nombreux partenariats. Le 17ème et dernier objectif de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 de l’ONU se focalise sur la collaboration et le partenariat. Ce dernier objectif est indispensable si l’on veut voir se réaliser les 16 premiers objectifs thématiques. Ce 17ème objectif vise plus précisément à promouvoir et à renforcer l’engagement public au financement de la coopération au développement. Une collaboration internationale dans les domaines de la science et de l’innovation, le partage des savoir-faire, ainsi que la promotion d’un commerce équitable sont la pierre angulaire d’un développement durable, qui permettrait d’éviter toute dépendance financière. 

Dans son programme stratégique 21-24, la Fedevaco dédie un champ d’action pour fortifier et élargir les partenariats pour le développement durable:

  • elle affirme son rôle de passerelle et crée des conditions-cadres qui favorisent les échanges de savoirs et d’informations entre l'ensemble de ses partenaires, comme par exemple la tenue de journées des partenariats, d’ateliers thématiques regroupant plusieurs organisations membres, d’outils et méthodologies communes du développement durable;
  • sur la base des compétences de ses organisations membres, de leurs partenaires au Sud et des expert·e·s bénévoles de ses commissions, elle facilite la mise en réseau dans un esprit de co-construction et pour augmenter l’impact des projets soutenus;
  • elle favorise le dialogue avec ses organisations membres sur la relation de partenariat avec leurs partenaires du Sud, la qualité et l’impact de leurs projets, les stratégies de désengagement, mais aussi sur des sujets plus sensibles comme la corruption et les comportements répréhensibles.

Les expert·e·s des commissions de la Fedevaco ont partagé leurs avis sur le sujet:

Un partenariat réussi : quelles fondations requises ?

Quelques éléments clefs permettant à un partenariat d’être réussi selon Pierrette Rohrbach (Conseil), Nicolas Jammet (CT) et Aline Mugny (CI):

  • la confiance réciproque, la loyauté et la transparence;
  • chaque partenariat doit d’abord émaner d’une volonté conjointe : avant de passer au montage d’un projet commun, l’identification des forces et faiblesses de chaque institution participante et les intérêts à collaborer ensemble sur le projet permet de mettre en exergue les plus-values du partenariat. Le succès du projet est notamment corrélé par ce temps donné à l’écoute et la mutualisation tant des capacités que des intérêts;
  • la base fondamentale d’un partenariat réussi réside dans l’équilibre entre les partenaires, lequel est permis par une forme de réciprocité d’intérêt et de complémentarité de compétences. Ces derniers permettent d’éviter la dépendance d’une partie sur l’autre, et ainsi de nuire au partenariat sur le long terme;
  • l’importance d’ouvrir et de soigner un espace de dialogue qui permette d’aborder aussi librement que possible toutes les éventuelles frustrations surgissant au fil du temps.

Quid du « partenariat pour le développement de demain » ?

  • Un organisme comme la Fedevaco joue un rôle important de passerelle dans les « partenariats de demain », en assurant un lien entre des acteurs aux réalités et aux enjeux différents mais dont la mise en commun entraine des plus-values. Ce travail est au coeur de l’ODD17 de l’Agenda 2030
  • Actuellement, les types de partenariats se décloisonnent et deviennent plus inclusifs et créatifs: pendant longtemps, nous avons eu des partenariats très classiques et au jour d’aujourd’hui, nous sommes de plus en plus appelés à trouver d’autres formes de partenariat. Parmi eux, les partenariats publics-privés, mais avec un renouvellement de format qui n’échappera pas à la nécessité d’inclure la notion de durabilité.
  • Les partenariats multi-acteurs autour d’un projet sur une thématique commune permettent d’atteindre des objectifs qui n’auraient pas été envisageables sans unir toutes les forces des différents réseaux. Mais ce type de partenariats est exigeant en termes d'espaces de co-apprentissages et de coordination.

Des organisations apprenantes au coeur des partenariats

Au coeur des partenariats sont les organisations qui les composent et qui les font vivre. Comment apprécier la qualité des organisations? Quelles sont les évolutions de pratiques au sein des organisations actives dans le domaine du développement local ou international, en termes de compétences, de fonctionnement, d'approches et méthodes d'intervention?

Une culture des auto-évaluations institutionnelles ou DSE (démarche de suivi-évaluation) se renforce. Ces démarches encouragent à se questionner sur ses contributions aux changements et nourrissent les partenariats qui sont établis.

« Seul·e, il est difficile d’avoir un impact. C’est en mettant ensemble les connaissances, les compétences et les ressources que l’on peut faire la différence. » (A. Mugny)
« Nous mettons de l’huile dans les rouages parfois rouillés entre bailleurs de fonds, organisations porteuses de projets et bénéficiaires finaux. » (N. Jammet)


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